Le chamanisme existe depuis longtemps en Chine. Il a été repris par le taoïsme. Selon un ouvrage du IIIe siècle, le Baopuzi, le prêtre connaît des voyages extatiques qui l’emmènent au ciel, où il peut rencontrer des dieux, des ancêtres, ou trouver des remèdes médicaux. Il est aidé par des animaux (dragons, tigres, phenix, cerfs, quilins, singes…). Une caractéristique générale des chamanes est justement de pouvoir se rendre au Ciel ou dans les Enfers.
En Chine, le chamanisme est également pratiqué dans le Nord, par les Mongols, dont les Bouriates, les Toungouses, dont les Evenkis et les Mandchous, par les minorités coréennes de Chine. Et par différentes autres population de la Chine.
Sous la dynastie Qing, Mandchoue un chamanisme comportant des éléments bouddhistes, comme le chamanisme jaune, était codifié par des lois. Il était pratiqué au sein des fortifications impériales de Pékin. La pagode des chamans, situé au Sud-Est, nommé Tanzi (Thane−Tsy) (Tanzé en mandchou) se trouvé en dehors de la cité interdite (palais impérial) composé d’une grand temple comprenant trois nefs, d’un petit temple et d’un temple rond. Un autre moins important, situé dans la Cité interdite et réservé aux cérémonies pour l’impératrice, des sacrifices au ciel et aux onghotes (héros sanctifiés) sont pratiqués par des chamankas (féminin de chaman), seul des eunuques ayant le droit d’entrée dans les zones réservées à l’Impératrice de la cité.
Il y a deux chamanes, 36 sous-chamanes, 37 femmes de soldats préposées à la trituration des écorces et 17 autres charger de préparer des pastilles, à partir de ces écorces, qui seront brûlées. Les cérémonies du matin sont des sacrifices aux bouddhas et aux bodhisatvas (Shakyamuni, Guanyin, , etc.), tandis que ceux du soir sont en l’honneur des onghotes, parmi lesquelles 2 indiens, 1 chinois et de nombreux toungouses (ou plus généralement, turco-mongols).
Le chamanisme est aussi présent dans la plupart des autres pays d’Asie. Les bouddhistes en particulier sont très superstitieux et beaucoup croient aux esprits et consultent régulièrement des chamans. Plusieurs signes de ces croyances sont présents partout en Thaïlande par exemple où l’on décore souvent des grands arbres et on y voit devant la plupart des constructions et habitations, des maisons des esprits. Mentionnons aussi les animistes au seins des communautés ethniques asiatiques qui ont des pratiques parfois surprenantes.
On consulte les chamans pour toutes les raisons imaginables, santé, chance, argent, maladie, pour guérir, pour les récoltes et pour tous les conseils liés à des croyances ancestrales.
Les 2 photos présentent deux chamans que j’ai croisé en Thaïlande récemment. Notez que les chamanes peuvent être autant homme que femme.